Entre le ciel et la terre [Julianna]

Comme d’habitude la journée avait été longue et bien ennuyeuse pour Tiffany. Les patients qu’elle avait vu durant toute la journée n’était pas aussi intéressant que ceux qu’elle pouvait étudier le soir, à la Confrérie. Mais elle ne laissait rien transparaître à ses patients mais aussi à ses collègues, il fallait qu’elle soit comme d’habitude, il ne fallait pas que l’un d’entre eux se doute de quelque chose. C’était même peut être de la paranoïa mais dès que Tiffany avait un message ou un mail de la Confrérie, elle ne supprimait dès qu’elle l’avait lu, comme ça elle ne laissait aucune trace de son implication dans cette organisation.
Sa journée étant terminée, Tiffany rangea son bureau afin que tout soit ordonné dès qu’elle reviendrait le lendemain matin. Elle prit sa veste, son sac et elle quitta son bureau. Elle salua au passage ses confrères et elle sortit du bâtiment, se retrouvant ainsi dans une des nombreuses rues animées de Londres. Elle regarda sa montre, il était encore tôt, bien que le soleil descendait déjà sur la ville et la noyait de sa couleur orangée. Tiffany ne voulait pas rentrer chez elle tout de suite, elle avait autre chose à faire. Pas particulièrement urgent ou vital mais elle avait de le faire et il fallait qu’elle le fasse. Elle commença à marcher dans les rues de Londres jusqu’à ce qu’elle se retrouve à Trafalgar Square, là elle monta dans un bus impérial rouge. Elle s’assit prêt d’une fenêtre et elle regarda le paysage défilé. Enfin, Tiffany regardait surtout les personnes dans la rue. Certains semblaient être du genre très respectable, costume cravate, tailleur. Ils devaient avoir rien à se reprocher, quoique… Mais dans les rues de la capitale anglaise, il n’y a pas que ce genre de personnes, les junkees et autres marginaux étaient également là. Avant qu’elle ne soit dans la Confrérie, Tiffany trouvait que ces personnes étaient comme des vers dans une pomme. Ils étaient là sans que vraiment elle ne fasse attention à eux, sauf si elle en croisait un. Mais maintenant c’était différent… Elle cherchait les vers dans toutes les pommes qu’elle pouvait trouver et au lieu de les écraser, elle leur donnait une chance de devenir une pomme plutôt qu’un misérable insecte. Enfin la plupart des victimes de leurs jeux ne survivaient pas ou alors ils les trouvaient complètement fous, bon à être enfermés. Mais ils ne comprenaient qu’ils faisaient cela pour les aider, pour leur montrer que la vie valait la peine d’être vécue et qu’il ne fallait pas l’envoyer en l’air.
Tiffany se leva et descendit du bus à l’arrêt. Elle se dirigeait maintenant vers l’église. Et oui, Tiffany ne l’avait jamais dit aux autres de la Confrérie mais la psychanalyste était croyante et quelque fois, elle avait envie de se retrouver dans cet endroit pour prier. Tiffany regarda rapidement la façade de l’église et elle entra. Comme souvent quand elle s’y rendait, il n’y avait quasiment personne. Bien que Tiffany était croyante et que ce qu’elle faisait au sein de la Confrérie n’était pas particulièrement catholique, elle ne s’était jamais confessée à un prêtre. Peut être par crainte qu’il révèle ce qu’elle lui aurait dit.
Quoiqu’il en soit, Tiffany alla s’asseoir sur des bancs et elle retira la chaîne qu’elle avait autour du cou. Il s’agissait d’une petite croix qu’elle mit entre ses mains. Elle baissa la tête, ferma les yeux et se mit à prier en silence. Elle n’espérait pas qu’en priant son âme serait sauvé. Elle savait que dès qu’elle avait décroché son téléphone et qu’elle avait entendu la voix du chef de la Confrérie, Tiffany ne pouvait aller au paradis, elle avait gagné son aller simple pour l’enfer. Et ça se saurait si les tueurs allaient au paradis, tout le monde serait assassin. Concentrée dans sa prière, Tiffany ne fit pas attention que quelqu’un entra dans l’église, de toute façon c’était sûrement un autre croyant qui comme elle souhaitait prier.